La mobilisation des femmes en Afrique remonte déjà à leur contestation de l’ordre colonial. Si on a pu observer l’émergence et le développement de créations de mouvements des femmes en Afrique après les indépendances, ils ont explosé à partir des années 1980-1990 à la faveur d’un vent d’ouverture à la culture des droits de l’homme, de la démocratie et de la paix. Par ailleurs, les crises socio-économiques qu’ont connu les pays de l’Afrique de l’Ouest, renforcées par l’introduction forcée des programmes d’ajustement structurel au milieu des années 80, obligèrent les femmes à sortir de la sphère privée pour investir la sphère publique. La multiplication de ces mouvements féminins a aussi coïncidé avec un contexte mondial favorable aux femmes. La décennie des Nations unies pour la femme (1975-1985) avait déjà ouvert la voie à la légitimation de l’approche sur le genre. Les conférences mondiales des Nations Unies sur les femmes, notamment celles de Nairobi en 1985 et Beijing en 1995 ont permis de faire entendre la voix des mouvements féminins africains sur la scène internationale.
Ces mouvements sont perçus comme porteurs de changements sociaux. Ils permettent de mettre en avant les problèmes des femmes qui concernent des enjeux comme l’influence des stéréotypes culturels, sexistes et patriarcaux ou des croyances fétichistes sur la condition des femmes, entre autre.
Les femmes ont encore de nombreux défis à relever, d’ordre stratégique : l’absence d’un mouvement social féminin fort et solide, l’isolement, la faible capacité prospective et le manque d’anticipation. Par ailleurs, elles doivent aussi rester vigilantes car, malgré les acquis, elles ne sont pas à l’abri de reculs.
C’est fort de ce constat que TrustAfrica, dans le cadre de la mise en œuvre de son projet pour lutter contre les violences faites aux femmes, et à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, organise avec ses partenaires une série de rencontres. Elles visent à apporter des éléments de réponses à certaines problématiques pour l’autonomisation des femmes, et le respect de leurs droits :
- Quel est l’état de la mobilisation des femmes, de leurs luttes, de leurs synergies, de leurs collaborations pour atteindre des échelons supérieurs en matière de droits et d’égalité hommes-femmes ?
- Comment travailler ensemble, faciliter le partage d’expériences et l’apprentissage mutuel ?
- Comment assurer une relève parmi la jeune génération et réaliser une solidarité intergénérationnelle ?
- Comment promouvoir la diversité et encourager l’inclusion au sein des mouvements de femmes, en vue de transcender l’isolation organisationnelle et rompre avec la fragmentation ?
Vous êtes Groupements féminins, Activistes, Citoyens/nes,… votre avis nous intéresse. Réagissez sur nos différentes plateformes tout au long du mois de mars pour célébrer la femme et trouver les réponses innovantes permettant une meilleure autonomisation des femmes en Afrique de l’Ouest.